Divo, la cité du peuple Djiboua, fief du groupe ethnique Dida, s’éveille en cette matinée du 29 novembre 2022. Terre cosmopolite, elle accueille depuis toujours et sans distinction, allogènes et allochtones. Notre interlocuteur du jour, que nous trouvons en plein travail, fait partie de ce dernier groupe. Originaire du Togo. Il y exerce en qualité de couturier. Il est spécialisé dans la confection d’uniformes scolaires.
Améganvi Jacques est arrivé de son Togo natal en Côte d’Ivoire dès 1992. Il pratiquait déjà au pays le métier qu’on lui connaît aujourd’hui. Il nous confie avoir, deux années durant, perfectionné son art ici avant d’ouvrir son propre atelier.
Avec ses 25 années d’expérience, l’homme nous dit être rompu à sa tâche. S’il ne communique pas, par pudeur, sur ses gains, il indique néanmoins que c’est cette activité qui lui permet de s’occuper de sa famille.
Jacques espère, dans un avenir proche, avoir des moyens conséquents pour s’offrir du matériel moderne de couture. Il rêve de piqueuses plates et de machines à broder.
Pour l’heure, son quotidien est quelque peu difficile. Pour dire vrai, la période de la rentrée scolaire est le seul véritable pic de son activité. En dehors de cette période, il lui faut vivoter quelque peu.
C’est d’ailleurs dans cette période faste que lui-même parvient à scolariser ses enfants.
Inutile de dire que leurs tenues scolaires sont confectionnées à la maison. Le dicton « cordonnier est toujours mal chaussé » n’est pas applicable à notre quadragénaire.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Divo
