De plus en plus, de nombreux élèves s’adonnent à des activités génératrices de revenus pendant leurs heures libres et les vacances scolaires. Âgés de 12 à 16 ans, ces élèves se voient contraints de trouver du travail pour aider leurs familles en situation financière précaire. À Abobo, ce genre de cas est légion. Au carrefour André Bar, dans le quartier d‘Akeikoi, une dizaine de jeunes, dont Diambra Sidoine, élève en classe de 2nde, et Monin Cyriaque, en classe de 4e, s’engagent dans l’activité de porteurs de bagages à l’aide de brouettes.
Leur mission est claire : attirer les clients parmi les usagers de minicars (Gbaka) ou taxis qui fréquentent le carrefour. Situé à proximité d’un supermarché et du marché principal d’Akeikoi, cet endroit offre de nombreuses opportunités pour ces jeunes entrepreneurs occasionnels.
Avec détermination, ces enfants guettent les arrivées de véhicules, prêts à offrir leurs services, généralement aux femmes qui ont besoin d’aide pour transporter des marchandises lourdes. Leur contribution est indéniable, et certains clients, comme madame Dicko Fatim, vantent les qualités de Monin Cyriaque, son porteur de bagages principal. Elle admire son attitude polie et sérieuse.
Cependant, derrière cette volonté de soutenir leurs familles se cache une réalité plus sombre. En aparté, certains enfants ont confié que la perte d’emploi de leurs papas les obligeait à s’engager dans cette activité. Ainsi, ils apportent leur contribution au ménage et font face à des responsabilités bien au-delà de leur âge.
Ces jeunes porteurs de bagages réussissent parfois à tisser des liens solides avec leurs clients, ce qui les fidélise et les motive à revenir vers eux chaque fois qu’ils ont besoin d’aide.
En somme, les jeunes porteurs de bagages à Abobo Akeikoi font preuve d’une incroyable résilience précoce. Dans le but d’aider leurs parents, ils se retrouvent à se prendre en partie en charge eux-mêmes.
Bainguié Jean-François contributeur PepSoupe à Abobo.