Nous l’avion connu quand nous étions très jeunes pour ne pas dire enfants, en caleçon sans chemise gambadant dans les ruelles jouxtant l’avenue 21 à Treichville. Elle a fait partie de notre quotidien amical et familial par ses nombreuses visites à feu El hadj Boubacar Gamby Sacko. Claude-Helene Perrot venait s’instruire auprès de l’érudit autodidacte qu’était le patriarche.
Cette même démarche, elle l’a effectuée auprès d’un certain nombre de personnes pour surtout apprendre des peuples. Dans sa recherche historique des faits, des us et des coutumes, elle s’est singulièrement intéressée au peuple akan et particulièrement au peuple Agni Indénie. Claude-Hélène PERROT se convainc de ce que les traditions orales, en dépit de leurs faiblesses, comme toutes sources en histoire d’ailleurs, peuvent servir de porte d’accès à l’histoire ou au passé des peuples africains, pourvu qu’elles soient soumises à la méthode critique comme les autres sources.
Elle s’investit ainsi dans la recherche sur l’histoire des Agni Indénié dont elle collecte les récits, les témoignages de vie, les contes, les proverbes, les langages tambourinés qu’elle décrypte, analyse, critique, pour en sortir une thèse de doctorat d’Etat à l’Université Paris I Sorbonne où elle fit le reste de sa brillante carrière, notamment au Centre de Recherche Africaine, à la rue Mahler. L’ouvrage de référence qui sortit de cette thèse est de très belle facture.
Claude-Helene Perrot est auteur d’une dizaine d’œuvres scientifiques. Claude-Helene Perrot est née le 13 septembre 1928 et est décédée à l’âge de 90 ans le 16 juillet 2019 à paris. Elle a été inhumée à Rougemont en Franche Comté. Des hommages funéraires dans la tradition Akan lui ont été rendus par une délégation du roi des Agni Ndenié parti d’Abengourou. (281mots)