Le travail rend à la fois libre et digne. Chaque matin, nombreux courent en quête de cette dignité. Parfois, des situations contraignantes s’imposent. C’est le cas des vendeurs d’Adjamé mosquée.
15 septembre 2022. Nous nous rendons à ce lieu. Une fois sur place, on aperçoit plusieurs petits commerçants installés.
Dès 9 h, il était impossible de circuler. La densité de la circulation se fait remarquer. Piétons, motocyclistes et véhicules, luttent pour se frayer un passage. La barrière du passage à niveau est descendue, annonçant le passage d’un train, vient perturber davantage la circulation, on entendait l’assourdissant bruit du klaxon à plus de 200 mètres de l’arrivée. Enfin la barre levée après 5 minutes. Nous abordons certains vendeurs pour leurs avis. Ces derniers avaient déguerpi il y a de cela quelques semaines.

La peur se lit sur les visages. Personne ne veut réagir face à notre caméra. Selon ces derniers, ils craignent des représailles. Assis sur les décombres d’anciens locaux, ils exposent leurs marchandises tout en guettant une possible descente de la police municipale. Le dos tourné, Fatim, vendeuse de produits cosmétiques, réagit en ces termes :
“Il est difficile d’avoir accès aux places du marché. Quant aux magasins, ils coûtent cher. Ayant peu de moyens, on préfère se retrouver ici en bordure de voix. D’ailleurs, on a plus de chance de vendre vite en étant ici”.
Tout comme madame Fatim, certains occupent les trottoirs par manque de moyens. Espérons que la chance leur sourira.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.