Elle est aujourd’hui grand-mère, malgré ça, Bakayoko Djouma continue la teinturerie. Un métier qu’elle pratique depuis un peu plus de 30 ans. Dans ce métier, Djouma arrive par curiosité. C’est en côtoyant ses aînées qu’elle en apprend les rouages vers la fin des années 1980. Depuis lors, elle y a pratiquement passé toute sa vie.
La spécialité de Bakayoko Djouma se trouve dans la reproduction des figures et la préservation des fonds blancs. Une technique très délicate qu’il n’est pas donné à tout le monde de réaliser. Des couturiers, des particuliers, ainsi que des organisations associatives comptent parmi les clients de Djouma. Grâce à ses clients, ses créations ont pu aller au-delà des limites d’Adjamé quartier indépendance où elle réside et des frontières de la Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, les réalités de son business sont tout autre. Djouma a perdu une très bonne partie de sa clientèle. Sa maison, qui lui sert aussi d’atelier, ne connaît plus les affluences d’antan. Elle se contente désormais de quelques prestations occasionnelles. N’empêche que sa passion demeure encore très vive. Chose que nous avons pu déceler durant notre entrevue ce 15 novembre autour de 13 h, journée nationale de la paix.
De ce long parcours, Djouma garde beaucoup plus de mauvais souvenirs que de bons. Elle a plusieurs fois été victime de braquages et de cambriolages dans son quartier. Pourtant, elle n’est pas la seule teinturière de ce lieu historique. Pour elle, c’est un acharnement du sort qu’elle n’arrive pas à expliquer. Aussi, c’est la raison qui le mieux explique pourquoi elle n’a pas de réalisation immobilière à son nom. Djouma ne désespère pas pour autant. Elle aimerait pouvoir relancer son business grâce à de potentielles aides. Pendant ce temps, sa fille suit ses traces avec dévouement.
Bainguié Jean-François contributeur PepeSoupe à Adjamé
