Cette statue représente un singe à genou, portant une coupe. Elle porte le nom de Gbékré en baoulé qui veut dire souris. Elle est depuis toujours la gardienne des récoltes, elle date du milieu du 20ème siècle, plus précisément après les années 1950. A l’époque leurs créateurs les offraient aux Baoulés et aux Senoufos, comme certains masques sacrés. Les singes ont toujours de larges mâchoire béantes. Il existe plusieurs représentations de singes du même type, appelés par des noms différents selon l’usage qui en est fait. Elle est considérée comme bienveillante et elle représente le groupe des “êtres-force” ou Amwin, c’est à dire des intermédiaires entre Dieu et les hommes.
C’est une divinité qui reste aujourd’hui encore, associée à des cultes autour des rites annuels traditionnels de l’agriculture dans les villages. Il en existe avec de véritables crânes de singes pour représenter la tête du personnage. Les sculptures étaient conservées dans les villages, mais les pratiques rituelles se déroulaient en brousse et parfois au centre du cercle de danse. Certaines ne devaient cependant ne jamais être vue des femmes, au même titre que certains masques. Ces statuettes restent bienveillantes, et portent le bonheur et la fortune du destin au village qui la possède.
Francis Toussaint, le 21 mars 2021