Abidjan, le 04-09 à 11h. Gbêka, un quartier discret niché entre l’ex-Ran à Adjamé, Agban Village, et la pharmacie Agban à Attecoubé, abrite un marché dédié à la vente des précieuses peaux de bœufs, familièrement appelées “Kpolo“. Cette tradition culinaire ivoirienne perdure au fil des décennies.
Au cœur de ce marché de renom, s’étirant sur environ 300 mètres, nous avons rencontré dame Sanfo Affoussiata, une femme qui exerce cette activité depuis plus de dix ans.
Sanfo Affoussiata, assise parmi de nombreux sacs de Kpolo séchés, nous a ouvert les portes de son métier et de ce marché essentiel pour la ville d’Abidjan et tout le pays. “Nous avons trouvé ce marché, et nous y contribuons en revendant le Kpolo en tas, en kilogrammes ou en sacs. Même si le marché devient de plus en plus exigeant en raison de la hausse des prix, nous continuons à jouer notre rôle“, a-t-elle partagé avec sincérité.
Le Kpolo devient de moins en moins abordable sur ce marché de gros, avec un prix d’entrée de 2000 FCFA pour à peine plus d’un kilogramme. En comparaison avec la viande ou le poisson, ces deux derniers contiennent davantage de protéines et de vitamines, ce qui pousse les consommateurs à privilégier ces options. Cependant, grâce aux adeptes du Placali et aux restauratrices, le Kpolo continue de résister et de prospérer malgré ces défis.
Gbêka, ce marché, empreint d’authenticité et de tradition, incarne la persévérance de ceux qui y travaillent. Le Kpolo, bien qu’il soit devenu plus coûteux et moins prisé que d’autres sources de protéines, reste un pilier de la cuisine ivoirienne. Sa préservation et son importance dans la gastronomie locale sont le témoignage d’une culture qui perdure malgré les évolutions économiques et culinaires de la Côte d’Ivoire. Et Gbêka, demeure un pilier dans la conservation de cette culture.