Situé à 240 Km d’Abidjan, Dimbokro, le chef-lieu de la région du N’Zi est une ville du centre de la Côte d’Ivoire. Dans cette ville qui compte plus de 60 000 habitants, nous faisons la rencontre de Kouadio Jacqueline, vendeuse de médicaments traditionnels.
Selon une estimation du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique ivoirien, 80% de la population, surtout en milieu rural, se tourne vers la médecine traditionnelle, faute de moyens financiers.
Depuis 5 ans, Jacqueline fait partie des acteurs de ce secteur d’activité lié à la santé. Assise derrière son étal, la jeune dame de 22 ans expose divers médicaments tout en guettant de potentiels clients. Selon Jacqueline, bon nombre de maladies trouvent leurs remèdes dans ses produits qui sont faits à base de plantes. Malgré la qualité qu’elle proposerait, les affaires ne marchent pas pour autant. « Le marché est compliqué et ne me permet pas de subvenir aux besoins de mes enfants. Dans les bons jours, je peux faire des recettes de 2000 francs CFA ou plus, mais sinon je rentre la bourse vide. » explique-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. Malgré cela, elle ne semble pas découragée et justifie cet « échec » par le fait qu’elle ne soit pas totalement investie dans cette activité. Elle explique qu’elle n’a pas toujours pratiqué ce commerce.
Avant d’être la vendeuse de médicaments traditionnels qu’elle est aujourd’hui, elle était couturière et c’est après avoir contracté une grossesse qu’elle a dû abandonner son métier et retourner au village. Cette activité constitue pour elle un tremplin dans le but de se refaire financièrement et de s’offrir une machine, car elle est loin d’avoir abandonné son amour de la couture.
Paule Valérie Konan, contributeur PepeSoupe à Dimbokro
