Niché au cœur de la Côte d’Ivoire, la ville de Bondoukou abrite une tradition ancestrale riche en symbolisme : la danse du Kouroubi. Cette célébration de la réjouissance prend place après la Nuit du Destin, un événement spirituel majeur pour la communauté.
La danse du Kouroubi est exclusivement réservée aux femmes, qu’elles soient vierges ou non, mais qui n’ont ni enfant ni grossesse. Ces jeunes filles et femmes, vêtues de pagnes traditionnels, se réunissent sur une structure en bois appelée “Kpata” en langue locale. Tour à tour, chacune d’entre elles descend de cette estrade pour danser, le tout dans une atmosphère de ferveur et de communion.
Selon Miimii Gbane, originaire de la région, la participation à cette danse est soumise à des règles strictes : “Seules les femmes sans enfant et sans grossesse peuvent y prendre part. Si une femme enceinte, même sans le savoir, monte sur le Kpata, toute la structure risque de s’effondrer avec toutes les participantes.”
Ce rituel célébrant la pureté et la fertilité revêt une importance capitale pour la communauté de Bondoukou. Il symbolise l’espoir d’une nouvelle génération, d’un renouveau et d’une prospérité future pour le village. Chaque geste, chaque mouvement des danseuses est chargé de significations ancestrales, transmises de génération en génération.
Au-delà de sa dimension festive, la danse du Kouroubi est un moment de recueillement et de connexion avec les forces de la nature. Les femmes qui y prennent part se sentent investies d’une mission sacrée, celle de préserver les traditions et de garantir la continuité de leur communauté.
Ainsi, loin d’être une simple performance, la danse du Kouroubi est un véritable rite de passage, un hommage rendu à la fertilité, à la pureté et à l’espoir d’un avenir radieux pour Bondoukou.
