Si l’on croit à la fatalité, une chose est sûre, c’est que l’on n’échappe pas à son destin. Qu’il soit tragique ou merveilleux, notre avenir finit toujours par nous rattraper. Amany innocent est un menuisier spécialiste des cercueils. Un métier qu’il exerce depuis 2002. Comment est-il venu à ce métier qui est pourtant vu d’un mauvais œil par la société ?
Tout commence lorsqu’il qu’il quitte le chemin de l’école. Amoureux du travail du bois, il approche des aînés qui lui font une initiation avant de l’y introduire. Après 15 mois d’apprentissage, il semble connaître les préceptes et rudiments du métier. Il travaille ensuite comme employé avant de monter son propre business grâce auquel il vit depuis plusieurs années. Aujourd’hui, installé à son propre compte, innocent y produit tout type de cercueil selon le besoin des familles. Boston, Boston 2 battants. Parisien Tina tina ou Princesse, Saco, etc. Sont autant de modèles qu’il façonne par ses bienveillantes mains.
Étant dans ce métier, Assemien rencontre plusieurs situations désespérantes de certaines familles. Face à ce cas, il se voit contraint d’aider ces dernières. Certaines familles n’ayant pas de moyens pour acheter des cercueils pour leurs défunts, vont jusqu’à échanger des terres contre ces caisses mortuaires . Parfois, face à ces cas, Assemien se voit contraint d’en offrir gracieusement. Mais les réalités actuelles des professionnels du secteur sont très critiques. Selon Assemien, les morgues leur mèneraient la vie dure depuis maintenant 6 ans. Lui et ses confrères peinent à vendre des cercueils à cause du chantage fait aux familles par les morgues. Ces dernières imposent l’achat des cercueils au sein des morgues et non en dehors. À défaut, elles augmentent les frais de conservation et de transport des cadavres. En-dehors de ces difficultés Assemien rassure du fait que le métier nourrit son homme. Il invite à bannir les préjugés sur eux.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon
