Dès son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire a très tôt fondé son économie sur l’agriculture. D’ailleurs, ce secteur représente 50% de l’économie ivoirienne, permettant donc au pays de se positionner comme le leader mondial du cacao, premier producteur africain d’hévéa et 4ᵉ au niveau mondial. En effet, la dévaluation du prix du cacao a considérablement suscité une ruée massive d’exploitants vers la culture de l’hévéa. Émile Koffi est saigneur à Kacoukro, un village situé à quelques kilomètres de la ville d’Adiaké. Il se souvient encore de comment les choses ont commencé : << le cacao était moins cher, alors ça ne marchait pas, et quand l’hévéa est venu, tout le monde s’est empressé de le cultiver>>.
Selon ses dires, ces dernières années, le prix du latex n’a pas connu une hausse considérable, 344 CFA, contrairement aux années antérieures notamment en 2010 ou le prix était fixé à 1 200 CFA le kilogramme. Et pour cause, l’insuffisance d’acheteurs étrangers, particulièrement des Chinois. À côté de cela, de nombreuses ONG accusent en effet l’hévéa de mettre en péril la sécurité alimentaire de la Côte d’Ivoire, qui importe des produits alimentaires, comme le riz, alors que ses sols sont connus pour être particulièrement fertiles. L’hévéa est aussi accusé de “dévorer les forêts”.
Pour rappel, le secteur agricole représente, en 2018, 28% du PIB de la Côte d’Ivoire et 40% des exportations du pays (56% en 2012), 62% hors pétrole.
Jedidja Gnali, contributeur PepeSoupe à Adiaké.