À Sokoura, un quartier de la ville de Bouaké, vivent Yéyé Djénéba, Seone Mariam et Baikoro Amy. Ces trois femmes partagent la même cour. De ce fait, elles sont des voisines qui entretiennent de bonnes relations dans leur habitat. Ce mercredi 13 mai 2020, comme d’habitude, elles s’affairaient à préparer chacune les mets, prévus pour une rupture collective du jeûne.
Il est 15 heures et dans la première cuisine visitée, celle de Djénéba, son choix s’est porté sur la bouillie. Bien avant la préparation de cet aliment, la ménagère a pris le soin de faire passer au tamis la poudre de mil, afin de la débarrasser des grains de sable et autres impuretés. Une fois le tamisage achevé, Djénéba déverse aussitôt la farine, dans une marmite d’eau bouillante. Puis, elle laisse le tout mijoter à feu doux. À côté, les ‘’wonmi’’ se signalent grâce à leurs odeurs, et au crépitement de l’huile dans laquelle ces tartines baignent. Avec sa spatule, Mariam se chargeait de les retourner.
Elle a répété ce geste sur chacune des galettes qu’elle a laissé frire, de sorte à mieux les dorer. Pendant ce temps, les marmites d’Amy s’apprêtaient à accueillir la quantité de riz, qui allait servir à préparer le‘’Tchêp’’. Au milieu de ses ustensiles, la cuisinière découpait ses ingrédients après les avoirs lavés. Les trois femmes se sont attelées à faire cuire ces mets avant 18 heures, l’heure de la rupture du jeûne c’est le moment où toutes les familles de la cour se réuniront pour partager ces repas, dans un esprit de solidarité.