Selon le dictionnaire, la titrologie est une discipline qui étudie les titres des œuvres de l’esprit. Mais chez nous en Côte d’Ivoire, la titrologie a un autre sens. C’est plutôt l’imagination du contenu d’un journal en ne se référant rien qu’au titre. Sans chercher à lire l’article en question ni à comprendre le contexte dans lequel il est écrit, les titrologues s’adonnent à tous types de commentaires possibles. Certains, très ancrés dans la pratique, se font passer pour des experts. Surtout à cause de leur expérience en termes d’années et par rapport à l’âge. Ces derniers ne sont pas très ouverts à la contradiction.

À Koumassi, à Marcory à Abobo à Yopougon ou bien ailleurs, on en compte plusieurs centaines d’adeptes de la titrologie made in Côte d’Ivoire, dissimulés un peu partout. Très tôt le matin, ces derniers prennent d’assaut les différents points de ventes de journaux. Chaque média est écumer par ces titrologues qui concentrent généralement leurs analyses autour des sujets politiques. Jamais ils ne prendront les informations telles qu’elles sont données. Ils trouvent toujours à redire pour défendre ou attaquer la position de celui qui apprécierait l’information comme telle. Et tout cela se fait dans une ambiance où règne toujours la bonne entente, au-delà des divergences d’idées.

Avec l’avancée de la technologie et l’apparition des réseaux sociaux qui offrent plusieurs cadres de discussions assez attrayants, les jeunes quittent de plus en plus le milieu de la titrologie en laissant la place aux plus âgés appelés généralement “vieux“. Et ces derniers ne semblent pas vouloir laisser la main de sitôt. Avec eux, la titrologie a encore des années devant elle.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.