C’est arrivé peu à peu. L’abattoir de Port-Bouet, qui ne servait que pour abattre le bétail à des fins commerciales est aujourd’hui un lieu festif de consommation bovine.
En y venant, les foyers trouvaient sur place, des vendeurs de choukouya. Cette viande grillée accompagnée de “kankankan”, piment en poudre aux vertus prétendues aphrodisiaques. Alors, papa n’hésitait pas à commander un ballotin, sous le regard dédaigneux de maman qui pourtant, une fois à la maison, s’en délecterait à souhait en oubliant le dédain affiché, eu égard il faut le dire des conditions d’hygiène assez douteuses.
Mais, depuis un certain temps, autour de cet établissement, des maquis à ciel ouvert se sont greffés aux commerces. Une dynamique de fête est bien évidemment crée et soutenue par une musique de coupé décalé. Nous avons constaté cela ce vendredi 16 août 2019 à 15 heures 23 minutes.
En effet, les citoyens font aujourd’hui de l’abattoir un lieu de sortie amicale, familiale et même amoureuse. C’est le coin où l’on peut se poser avec sa dulcinée et déguster le choukouya original, “oridjdji”. Mais dans cet environnement, il s’est créé toutes sortes de commerces.
Des mineurs pour la plupart, en dessous de dix ans, vendent tout et n’importe quoi. Ils vous accostent et ne lâchent jamais prise. Ces gamins déjà responsables ont appris les codes de la dure loi de la jungle. Se surpasser, pour avoir son foin. ( 245 mots)