Recrutées après avoir postulé à l’offre lancée par la société Eco-eburnie, entreprise de traitement de déchets et d’ordures ménagères, Maman Kramoh et Boignon ne pensaient pas qu’elles seraient si complices. C’est au siège de ladite société qu’elles se sont connues en 2019. Et depuis lors, elles font partie de la dynamique équipe d’une trentaine de balayeuses, qui sont chargées d’embellir les rues de Yopougon la cité de la joie. chaque jour est pour ce chaleureux duo et leur collègue, un véritable défi. Rendre les rues qui leur sont assignées, propres. Une tâche qui paraît pourtant aisée aux yeux des uns, est un véritable chemin de croix que maman Kramoh et sa collègue Boignon accomplissent tous les jours avec force et abnégation. Rencontrées le vendredi 30 juillet à Kenya, ces deux braves femmes n’ont pas eu de difficultés à s’ouvrir à nous. « Le travail n’est pas du tout facile. Mais nous le faisons car c’est ce que nous avons choisis. En dehors de la poussière et des fumées d’échappement, la plus grosse difficulté vient des passants. Souvent, juste après avoir fini de balayer un espace, à la seconde qui suit, on y retrouve soit: un bout de papier, un plastique ou un déchet quelconque. On se demande parfois comment ces gens s’y prennent pour ne pas considérer ce que nous faisons? » Laisse entendre un peu amer Miss Boignon Mireille.
Quant à maman Kramoh, elle trouve que les passants ne leur facilitent pas du tout la tâche. En effet cette remarque portée par nos soldates de l’hygiène est un constat général. Il faut une véritable rééducation de l’Ivoirien à s’accaparer le civisme. Maman Kramoh et Boignon rassurent sur le traitement professionnel auquel elles sont soumises. Elles sont équipées du minimal nécessaire ; elles sont médicalement assurées, et leurs salaires leur sont régulièrement versés dans les délais impartis. Nos braves balayeuses sont des mères célibataires. Grâce à leur activité, elles arrivent à assurer le minimum vital familial et envisagent de meilleurs lendemains. Miss Boignon n’a pas manqué de lancer un appel à ses sœurs afin qu’elles cessent de tendre la main. Elle les invite à ne pas avoir honte. Car, la honte est pour les fainéants.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.
Lire aussi ⬇️
L’INSALUBRITÉ À NIANGON
LA JEUNESSE DANS LA LUTTE CONTRE L’INSALUBRITÉ
70 BÉNÉVOLES EN ORDRE DE BATAILLE CONTRE L’INSALUBRITÉ