C’est un secret de Polichinelle, l’orpaillage dit clandestin est une véritable gangrène pour notre pays. Toutes les localités ayant subi ce fléau, porte aujourd’hui et sans doute pendant longtemps encore les stigmates des assauts répétés de ces orpailleurs venus de la sous-région, pour la majorité. Et le résultat est là, palpable. Toutes les localités ayant subi ce fléau, porte aujourd’hui et encore les stigmates des assauts répétés de ces orpailleurs venus de la sous-région, pour la majorité. Et le pays tout entier est à la recherche de solutions en vue de conjurer ce qui s’apparente à un mauvais sort jeté contre le pays. Ce tableau ci-dessus dépeint, trouve son expression la plus accomplie dans un village de la région de la marahoué, précisément dans la sous-préfecture de Begbessou, en pays Yaouré. Kouakougnanou, puisque c’est de ce village qu’il s’agit, est aujourd’hui au nombre des villages martyrisés du fait de l’orpaillage clandestin. Mais contrairement à la rengaine habituelle, un jeune du village a accepté de nous donner une autre version de l’histoire ce mercredi 13 avril 2022. Aziz Konan est originaire de kouakougnanou.
Il y vit avec sa famille depuis toujours. Pour lui, tout ce qui se dit sur l’orpaillage est vrai. Cependant, un pan de cette réalité n’est pas toujours évoqué. De quoi, s’ agit-il. Selon Azed, comme l’appellent les intimes, l’orpaillage a toujours été l’activité principale des populations du village. C’était leur principale activité économique, et cela, depuis toujours. Cette thèse est corroborée par le nom du village. En effet, ”kouakougnanou” vient de ” kouakou gninhou ” qui signifie littéralement ” kouakou s’est enrichi ”, évoquant ainsi la découverte de ce métal précieux par le fondateur du village en la personne de ”kouakou”. Et donc l’exploitation de l’or fait partie du quotidien de ces populations. Et voilà que brusquement, l’État en interdit l’exploitation sans tenir compte des populations qui vivaient de cette activité artisanale. Le pire dans tout ça, c’est que parallèlement des gens, disposant de permis d’exploitation, continuent d’exploiter sans se soucier de l’impact environnemental et économique sur les populations. Ceux-ci assistent impuissants à cela. La seule solution pour eux de se faire un peu d’argent avec leurs terres qui leur reste, c’est de les donner à des orpailleurs pour espérer en bénéficier avant que cela ne soit la propriété d’un autre exploitant détenant un permis. « Bientôt dans notre propre village, nous n’aurons plus de terres cultivables à cause de ce phénomène auquel sont contraints nos parents » nous dit Aziz. Voilà une autre version de l’histoire qui ne retient pas toujours l’attention des gens. Pourtant, si nous voulons apporter une solution durable au problème de l’orpaillage en Côte d’Ivoire, il va falloir en tenir compte. Il y va du bien-être économique des populations qui subissent ce fléau.
Isaac KOUÉ, contributeur PepeSoupe à Bouaflé
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