Sur la sphère ivoirienne de TikTok, un phénomène largement discuté a émergé, mettant en lumière les défis et les responsabilités auxquels font face les premières filles d’une fratrie. Le “syndrome de la grande sœur” ou de la sœur aînée est devenu un sujet de conversation récurrent, soulignant la charge émotionnelle et pratique qui pèse souvent sur les épaules des aînées, les transformant en figures maternelles secondaires au sein de leur famille.
Ce concept reflète une forme de parentification, où les enfants sont appelés à assumer des rôles et des responsabilités normalement réservés aux parents. Pour de nombreuses filles aînées en Côte d’Ivoire, cela se traduit par une transition précoce vers des tâches domestiques, éducatives et de soutien familial. Elles deviennent non seulement des modèles pour leurs frères et sœurs, mais aussi des aides précieuses pour leurs parents, jonglant entre les exigences de leur propre vie et les attentes placées sur elles.
Mia Amini, psychothérapeute, a mis en lumière sur TikTok les défis uniques auxquels sont confrontées les filles aînées. Elle décrit leur rôle comme celui d’un “deuxième parent, d’un modèle et d’un médiateur”, tout en jonglant avec leurs propres besoins et désirs. Cette reconnaissance de la part d’un professionnel de la santé mentale souligne l’importance de comprendre et de soutenir les aînées dans leur rôle complexe au sein de la famille.
Dans la communauté ivoirienne, ce phénomène n’est pas seulement une réalité individuelle, mais aussi un aspect socioculturel important. Les attentes culturelles et les normes de genre peuvent renforcer ce rôle de “grande sœur” en tant que figure maternelle secondaire. Les filles aînées sont souvent encouragées à être responsables, dévouées et protectrices envers leurs frères et sœurs, mais parfois au détriment de leur propre bien-être et de leurs aspirations personnelles.
Il est crucial de reconnaître les défis auxquels sont confrontées les filles aînées et de créer un espace où elles peuvent s’exprimer et recevoir le soutien nécessaire. En sensibilisant à ce sujet et en encourageant des discussions ouvertes, la communauté peut contribuer à alléger le fardeau des aînées et à favoriser leur épanouissement personnel. En fin de compte, chaque enfant mérite d’être vu et entendu, indépendamment de son rang dans la fratrie.