À Bassawa, dans le département de Dabakala, Karidioula Nambatou nous plonge dans son monde en qualité de chef de terre. Dans la culture des peuples du nord de la Côte d’Ivoire, il existe un chef de village, un chef de canton et un chef de terre. Le chef de terre en pays djimini est choisi par les vieillards du village en tenant compte de son honnêteté et de ses qualités. Ensuite, il est soumis à des initiations puis est présenté à tout le village comme Chef de Terre. Son rôle est d’être le médiateur entre la population et les ancêtres. En effet, si une personne, qu’elle soit étrangère ou native commet un sacrilège, elle sera forcément puni par les ancêtres.
Et le chef de terre, à l’aide de sa petite calebasse et des sacrifices venant de la personne en concernée se rend à la forêt sacrée pour communiquer avec les ancêtres. Le samedi 11 Décembre 2021, il nous fait part d’une anecdote: « il y a de cela 3 mois, un monsieur a violé et assassiné une jeune fille sur nos terres, après seulement 2 jours il a senti la colère des ancêtres et commençait à délirer. Sa famille est donc venue me voir et lorsque j’ai consulté les ancêtres, ils ont réclamé un mouton blanc et deux coqs. Ce qui fut fait pour éviter que son cas ne s’aggrave. » En outre, le Chef de terre peut relayer le chef du village en cas d’absence ou de décès en attendant qu’on trouve un bon remplaçant.
Shaïna Coulibaly, contributeur PepeSoupe à Dabakala.
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