C’est l’un des métiers modestes qu’on croyait disparus depuis plusieurs années. La collecte de chaussures en plastique usées, aussi appelé « Samara Kolo » dans le jargon local, était une activité très en vogue dans les villes ivoiriennes au cours de la dernière décennie. Désormais, il est très rare de voir ces collectionneurs ambulants parader de quartiers en quartiers à la recherche de leur “précieux butin“. C’est donc avec beaucoup de stupéfaction que nous avons rencontré Alidou Konaté au guidon de son vélo dans l’après-midi de ce jeudi 14 avril, exerçant ce métier d’une autre époque avec beaucoup de détermination et d’envie. Le principe est simple, le collectionneur se rend dans les quartiers modestes de Korhogo et signale sa présence aux riverains. En échange d’un certain nombre de chaussures usées, celui-ci leur offre des gadgets ou des récipients. Le plus souvent, il s’agit de baudruches (ballons gonflables), de gobelets ou d’assiettes en plastique. Selon monsieur Konaté, se pencher vers cette activité n’est pas une erreur comme certains peuvent le penser. Pour se justifier, il estime qu’il n’y « a plus assez de personnes qui s’y intéressent alors cela lui laisse le champ libre et beaucoup de possibilités ». Lors de ses jours les plus fastes, il réussit par exemple à remplir son sac et à acheminer ses chaussures collecter à la base située au quartier Kôkô, non loin de la grande mosquée. L’infatigable travailleur avoue qu’il gagne en moyenne entre 10.000 FCFA et 15.000 FCFA chaque semaine. De quoi continuer à se donner à fond dans ce métier.
Ouattara Ben Harouna, Contributeur PepeSoupe à Korhogo
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