Les différents marchés de vivriers d’Abidjan, sont régulièrement ravitaillés par des camions de plusieurs dizaines de tonnes. De la banane, des légumes, du riz, ces produits affluent de toute part de l’intérieur du pays et de l’extérieur. Adjamé est le point de déchargement par excellence, avec la multitude de marchés qu’elle compte. Mais pour décharger ces camions, l’on a recours à une main d’œuvre spéciale appelée “chargeurs ou déchargeurs“. Des personnes assez athlétiques qui mettent à rude épreuve leurs muscles et leurs hanches.
Avec ces derniers, pas besoin de déployer des transpalettes ou une logistique lourde et coûteuse. L’on peut compter sur leur rage de vaincre et le besoin constant d’argent, vu qu’ils vivent au jour le jour. Nous avons été ce lundi 20 février, sur le marché de la nouvelle gare d’Adjamé, nous imprégner des conditions de travail de ces derniers. Nous avons été obligés de monter dans l’un des camions de 60 tonnes, afin d’arracher quelques mots à l’un d’entre eux.
Bakary, alias “gros bras mince“, tout sourire, nous parle de ce métier assez difficile qu’ils exercent avec tant de dignité.
” Nous débutons la nuit dès 20 heures et finissons le lendemain entre 16 heures et 17 heures. Et c’est ainsi chaque jour. Avec beaucoup de courage et de volonté, nous arrivons à nous en sortir en prenant en charge nos familles. Grâce à cela nous sommes respectés “.
Dame Mawa, vendeuse de légumes, attendant la fin du déchargement pour faire son achat, salue le courage de “commandant Guinness“, le chef de ces manœuvres. Elle avoue que, sans ces déchargeurs, il leur serait difficile d’avoir leurs produits à commercialiser.
Comme vous pouvez le constater, ces déchargeurs sont d’une importance capitale sur les marchés.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.
