Sans visière de plongée, sans tuba, le torse-nu, vêtu juste d’un short de sport rouge défraîchie par les effets de l’eau, Diarra Harouna plonge et remonte dans les eaux du barrage numéro 1 de Gonfreville de Bouaké.
Sa façon particulière de nager lui a valu le surnom de « l’homme bateau ». Voir Diarra faire ça tous les jours est assez amusant et lui-même prend plaisir à le faire, mais là n’est pas son but. En vérité, Daria est un pêcheur d’eau douce. Cet exercice consiste à aller enlever les filets qu’il a mis la veille et prendre les poissons qui s’y sont engagés. Il est au rendez-vous tous les matins à partir de 6 heures selon ses dires. Après cela, il remonte sur sa pirogue qu’il a baptisée « BMW » et vogue dans les eaux du barrage afin de trouver d’autres emplacements.

Sa maîtrise de cet environnement aquatique et sa technique de nage sont des atouts qui lui valent d’être sollicité par les sapeurs-pompiers militaires de Bouaké. Il est souvent appelé en cas d’incident dans l’espace du barrage et ailleurs dans les eaux autour de Bouaké.
Pour ses nombreux services rendus, il se demande encore, et ce, depuis bien longtemps “pourquoi on ne l’intègre pas en tant que sapeur-pompier civil ?” Cela se fera certainement quand le chef des pompiers le décidera. En attendant ce plus, il ne se plaint pas de ce que lui offre, la pèche pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Les produits de la pêche permettent à « l’homme bateau » et à sa femme qui l’aide énormément de scolariser leurs enfants et assurer le loyer.
Jacque Alfred TAHO , contributeur PepeSoupe à Bouaké.