Grand-Bassam la ville historique s’ouvre à notre sympathie. Au gré de nos balades, nous faisons d’agréables rencontres. Sur la grand-place du marché, les étals présentent un plateau coloré. En bonne place se retrouvent des boules d’attiéké.
Se tient, derrière son étal, dame Ebakpole Lucie. Cette presque quadragénaire vend la noble semoule de manioc. Elle nous confie avoir commencé à vendre dès l’âge de 14 ans. Non scolarisée, elle embrasse cette carrière sous l’impulsion de sa tante paternelle.
Son activité se situe dans le secteur médian de la chaîne de production et de commercialisation du manioc. Comme ses consœurs, elle transforme le manioc en attiéké avant de le vendre en gros aux vendeuses d’attiéké-poissons. Une infime partie, comme celle que nous voyons devant elle, est destinée à la vente au détail.
Conditionnés dans des sachets plastiques, leurs coûts oscillent entre 100 et 1000 francs CFA.
Lucie est nostalgique de l’époque de ses débuts. Le manioc avait un prix abordable et tous les acteurs du secteur étaient heureux. Le consommateur final s’en sortait avec de l’attiéké de bonne qualité et en bonne quantité.
Aujourd’hui la donne change. Tous se plaignent d’un bout à l’autre du circuit et la quantité et la qualité s’en ressentent.
Notre interlocutrice rêve d’une reconversion dans le commerce international. Elle estime son manque d’instruction scolaire pourrait être un désavantage.
Nous la quittons en lui souhaitant un franc succès dans toutes ses entreprises.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Grand-Bassam
