Les aides maçons, également appelés “manawa“, jouent un rôle essentiel sur les chantiers de construction de maisons, offrant une précieuse contribution aux entrepreneurs en bâtiment qui ne disposent pas toujours de suffisamment de personnel. Qu’ils interviennent sur de petits chantiers occasionnels ou sur d’ambitieux projets à rythme soutenu, ces jeunes travailleurs, qualifiés ou non, se portent volontaires pour des tâches multiples telles que le transport du sable, des briques, du béton, ou le mélange du ciment, sous la supervision attentive des chefs de chantier.
Dans le quartier Agripac de la commune dAbobo, nous avons pu observer l’activité frénétique de ces manawa sur deux chantiers voisins. Parmi eux, Kouakou Christian, tout juste sorti des épreuves du baccalauréat, s’active comme manawa en attendant les résultats. Cette activité lui permet de subvenir régulièrement à ses besoins, notamment grâce à un contrat de remplissage d’un espace à dallage, lui garantissant une rémunération d’environ vingt mille francs sur une semaine de travail.
Pour certains, comme Ouattara Ousmane, être manawa est devenu un travail à plein temps depuis deux ans. À force de transporter des charges lourdes, il arbore désormais une carrure semblable à celle d’un bodybuilder. Grâce à des primes journalières variant entre 3000 et 4000 francs selon la tâche accomplie, ces travailleurs parviennent à tirer leur épingle du jeu malgré un marché concurrentiel.
La main-d’œuvre bon marché qu’incarnent les manawa constitue une ressource inestimable pour de nombreux entrepreneurs en bâtiment, qui peuvent ainsi faire face aux défis des projets de construction sans avoir à embaucher du personnel permanent. leur énergie débordante et leur facile accessibilité en font une main-d’œuvre précieuse et indispensable, soutenant ainsi la croissance et le développement du secteur du bâtiment à Abidjan.
Cette approche flexible permet aux chantiers de s’adapter en fonction de la demande, tant pour les travaux ponctuels que pour les projets d’envergure.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Abobo.