Mohamed Koné est un adolescent qui vit à Adjamé, loin de ses parents. Jeune syndicaliste, il s’est laissé découvrir ce jeudi 19 mars 2020 à la palmeraie, dans la commune de Cocody. En effet, il se fait appeler le ministre de la rue par ses pairs à cause de sa jeunesse et son acharnement au travail.
Après des études qui ne sont pas allées plus loin que la classe de 2nde, Mohamed est ‘’descendu dans la rue pour grigra’’ (se défendre). « Quand je partais au school (école) j’ai bossé dur pour avoir mon BEPC. Mais je me suis arrêté en 2nde par faute de moyens », a-t-il laissé entendre. Selon lui, il ne pouvait pas accepter d’avoir bolo (500 francs CFA) comme petit-déjeuner. Ainsi, il a préféré abandonner les cours pour se ‘’défendre dans la rue’’, en devenant un noussi, sans que cela ne pose un problème à ses parents.
Il a expliqué son choix en ces termes : « J’ai choisi d’être noussi parce que j’ai aimé l’esprit. Un noussi, c’est celui qui affronte les réalités sur le terrain ». Selon lui, un noussi n’a pas besoin d’être violent ou de mettre sa vie en danger pour se faire entendre. Il a aussi ajouté qu’on peut être noussi et rester courtois et poli.
En ce qui concerne l’avenir, Mohamed Koné projette avoir son ‘’PC’’ (permis de conduire). Il deviendra ainsi chauffeur et pourra construire sa vie.