Dans la charmante vile de Man, la principale du peuple Dan ou Yacouba, le fabuleux et le beau sont omniprésents. Avec ses cascades naturelles et ses bosquets sacrés qui comportent des singes qui le sont tout autant, l’on a l’impression de franchir à rebrousse-mémoire le temps.
Le symbolisme atteint son point d’orgue avec l’égérie de la ville. La bien nommée Manleu. Existe à son sujet pléthore de versions d’un mythe fondateur de la cité.
À force de se retransmettre par oral, il a fini par donner naissance à une véritable légende moderne écrite. Cette dernière se décline en des œuvres telles celle de Félicité Annick Foungbé, la légende de Manlé.
Originaire de l’ouest montagneux, elle rend hommage à son illustre aïeule.
L’histoire aussi belle que tragique suggère qu’en des temps protohistoriques, un monarque voulant absolument une fille, va convoler en justes noces avec une quatrième épouse. Cette dernière lui donnera Manlé, son unique fille.
Dès lors, se mêleront mysticisme et choses occultes. Entre polygamie et intrigues politiques, Manlé la préférée sera finalement trahie puis sacrifiée.
La légende dit qu’elle disparut un vendredi. Ce jour est d’ailleurs le jour de marché dans la ville. Il est dit que quand il pleut ce jour précis, c’est la belle jeune dame qui pleure sa vie gâchée.
Aujourd’hui, devant la préfecture de Man, trône la statue quasiment grandeur nature de notre héroïne. Vêtue du pagne local caractéristique, elle nous présente une calebasse, signe d’une plénitude qu’elle entend à volonté offrir au visiteur.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Man
