Port-Bouët, sur le plan d’eau maritime, en cette journée, nous voyons des pirogues se déployer. Voguent sur les eaux des embarcations tandis que certaines reviennent au compte-goutte sur la grève. À bord de l’une d’elles, le sieur Otsu Nana. Ce pêcheur venu du Ghana voisin ne nous laisse pas indifférent.
Il faut cela dit lever un premier écueil. Nana ne s’exprime qu’en Twi, un idiome de sa patrie. Il y rajoute quelques bribes d’un Anglais non académique.
Bientôt nous avons le secours d’un de son collègue parfaitement bilingue. S’engage alors un dialogue des plus instructifs.
Il nous apprend qu’il est trentenaire. Père d’un enfant et marié à une femme, tous deux restés au pays, il est venu chercher fortune en Côte d’Ivoire. Otsu pêche depuis qu’il a l’âge de 10 ans.
Ici, il a connu la belle époque tout comme celle moins prolifique de ces dernières années. Il a surtout vu l’émergence d’une nouvelle génération de pêcheurs nationaux, couplée à une vague migratoire plus importante de confrères venus d’autres pays, le Togo en tête.
Il songe bien des fois à rentrer au pays vu les conflits entre collègues. Il y reprendrait son actuel métier ou à défaut, il entamerait une nouvelle carrière dans la maçonnerie.
Nous lui disons au revoir pour lui laisser le temps de sortir ses prises du jour.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Port-Bouët
