Le problème de monnaie est épineux dans les moyens de transport en commun. Ce qui rend le déplacement encore plus difficile pour les populations. Partout dans le grand Abidjan, ce problème persiste à tout moment. Dans le milieu des Gbakas, les apprentis sont accusés d’être en complicité avec les vendeuses d’eau à qui ils reversent leurs monnaies. Selon les passagers, ces vendeuses d’eau seraient leurs copines ou leurs sœurs. Car à chaque fois qu’il y a un souci de monnaie ils sont contraints d’acheter de l’eau, du kleenex ou de la cigarette avec ces dernières pour en avoir.

Pour vérifier cette assertion, nous nous sommes rendus ce jour à Adjamé Renault, tendre notre micro aux vendeuses ambulantes d’eau et de cigarettes pour avoir leur version. Nous tombons sur un groupe de jeunes filles assez courageuses, mais qui refusent de parler face à la caméra. Avec insistance, nous arrivons à convaincre l’une d’entre elles du nom de Koné Awa, qui s’ouvre à nous.
Mlle Awa, va reconnaître les accusations des passagers qu’elle trouve fondées. Selon cette dernière, en effet, les apprentis (convoyeurs) sont leurs petits amis pour la majorité et leurs frères pour certains cas. Ces derniers sont capables de leur reverser jusqu’à 10.000 f de jetons. Et c’est ainsi chaque jour. Avec ces jetons, elles arrivent facilement a écouler leurs marchandises.

Cette révélation de Koné Awa lève un voile sur ce sujet de société très inquiétant et laisse transparaître un manque de professionnalisme de la part des apprentis gbakas. Pourquoi bloquer la monnaie quand on a la possibilité de satisfaire les clients ?
Souvent, ces agissements causent des bagarres entre passagers et balanceurs. Une situation vraiment dommage qui, on espère, sera revue par ces apprentis.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon.