Jouxtant le confort des villas cossues des II plateaux à Cocody, il existe de nombreux sous-quartiers d’un moins grand standing.
Dans l’un d’eux, nous voyons une aire comme dévastée. Près du tas de gravats, la vie revient et colonise à nouveau des espaces déguerpis.
C’est en un tel lieu que nous faisons la rencontre de Yaméogo Ramata. Sur son étal de fortune, un assortiment de produits hétéroclites. Des coques d’arachides aux vins et autres spiritueux en petites fioles ou sachets, la bientôt trentenaire a dû se réinventer commerçante.
Exit la période des gros chiffres, celle durant laquelle elle pouvait faire des recettes journalières de l’ordre de 80 000 francs CFA.
Elle vendait alors bien plus de choses, de la bière en bouteilles et canettes, très prisée des riverains.
Le double passage des bulldozers a reconfiguré le paysage. Il faut s’adapter à une clientèle moins nombreuse et moins nantie.
Ramata rêve de remonter la pente. Celle qui, trop tôt, suite aux décès de ses deux parents a dû s’occuper de ses frères et sœurs, comprend l’importance d’une situation financière stable.
Elle compte reprendre l’école, en cours du soir, et obtenir un diplôme. Avec ce dernier, elle espère avoir une carrière d’auxiliaire en pharmacie. Notre commerçante veut également pouvoir s’ouvrir un véritable magasin.
Nous la quittons en lui souhaitant une franche réussite dans ses entreprises.
Eckra Benie, contributeur Pepesoupe à Cocody.