À Cocody, parmi les ‘‘syndicalistes’’ de la Riviera Anono, se trouve Sylvain Tra Bi Tra. Âgé de 41 ans et père de deux enfants, Sylvain dit exercer cette profession pour ‘’se défendre’’. C’est-à-dire pour subvenir à ses besoins. Déscolarisé par faute de moyen, Sylvain, pour ne pas rester oisif commence à se frotter au chauffeur de mini-car (gbaka). De ces interactions, il lui vient à l’idée de devenir ”balanceur” (apprenti gbaka).
Une fois dans le milieu, il se lie d’amitié avec certains syndicalistes. Aux côtés de ces derniers, il apprend ce métier. Aujourd’hui, il se définit comme un ‘’noussi ‘’ à part entière. Comme à ses habitudes, le vendredi 20 mars 2020, il était encore à la tâche. Interrogé, Sylvain donne sa vision sur le mouvement noussi. Pour lui, un vrai noussi, c’est celui qui est capable de développer son esprit pour avoir de quoi manger et se faire respecter des autres. Grâce à son courage, ‘’Siro’’ comme l’appelle ses collègues arrive selon les jours à gagner 3,15, voire 30 mille de revenus. Cet argent, dit-il lui permet de scolariser ses enfants, de payer son loyer et de se nourrir au quotidien.
À ce propos, il affirme : « Quand tu te cherches et que tu arrives à gagner quelque chose, c’est posi ». Autrement dit, c’est positif.Aujourd’hui, Sylvain Tra Bi Tra nourrit un grand rêve celui de se construire sa propre maison, car dit-il « brique là ça ne pourrit pas ». En attendant de mobiliser les fonds nécessaires pour réaliser son rêve, le syndicaliste continue de développer son esprit pour gagner son pain.