La mode vestimentaire évolue constamment, portée par la créativité et les influences culturelles. En Côte d’Ivoire, les tendances se succèdent, mais un style vestimentaire particulier se distingue par sa longévité surprenante : le Tchêbê-Tchêbê. Autrefois connu sous différents noms tels que “bad-boy” ou “bad-girl“, puis “pété-pété” ou “déchirage“, ce style de pantalon déchiré a su se réinventer au fil du temps et s’imposer avec audace.
Fabriqués à partir de denim, également connu sous le nom de jeans, ces pantalons sont délibérément déchirés au niveau des cuisses et des genoux à l’aide de lames, puis subtilement effilochés avec des aiguilles. Pour découvrir l’art du Tchêbê-Tchêbê, nous nous sommes rendus sur un site à Adjamé mosquée, près de la Ran, où des spécialistes dirigés par Kaba Yaya nous ont offert une démonstration hors du commun.
La dextérité de Kaba Yaya dans la transformation de son jean en une pièce artistique est impressionnante. En seulement 30 secondes, il redonne une toute nouvelle allure à son pantalon. Kaba Yaya, actif dans le milieu vestimentaire depuis 17 ans, tire son succès de ses créations uniques de Tchêbê-Tchêbê et ne se plaint pas de son métier. Cependant, comme ses confrères, il fait face à un défi de taille : trouver un endroit sûr et permanent pour exercer son activité.
Le Tchêbê-Tchêbê est bien plus qu’un simple style vestimentaire, c’est un symbole de l’évolution de la mode et de la créativité. Il incarne l’audace et la capacité des jeunes Ivoiriens à se réinventer constamment. Malgré les changements de noms et les fluctuations des tendances, le Tchêbê-Tchêbê reste populaire et continue de séduire les amateurs de mode à travers le pays.
Le Tchêbê-Tchêbê a démontré sa capacité à évoluer et à s’imposer au fil du temps. Il est temps de donner à ces créateurs la reconnaissance qu’ils méritent et de créer un environnement propice à leur épanouissement.
Bainguié Jean-François, contributeur Pepesoupe à Adjamé.