Dans l’allée en face de la mission baptiste évangélique à Yopougon SOGEFIHA, l’on peut sur l’allée sablonneuse passer entre des concessions dont la configuration a profondément changé. Çà et là surgissent des étals et magasins qui flirtent avec les bordures permises pour une voie de quartier. Entre bruits d’enceintes acoustiques, de débits de boissons et autres salons de coiffure de fortune, se tient, sur le côté droit, le commerce de « Totorino ».
Ne vous y trompez pas, il ne s’agit de l’arrangeur David Tayorault mais plutôt du sieur Hien Victorien. Cet ancien travail du Port autonome d’Abidjan va devoir se reconvertir dès 2007 quand il y perd son emploi.

Il s’oriente vers la vente de garba. Le défi est d’autant plus relevé que l’on pense encore à cette époque la chose comme la chasse gardée des ressortissants nigériens qui l’exercent.
Commence pour lui un lent processus qui in fine lui confère aujourd’hui le statut « d’icône » de ce met.
Sous sa toque bleue, il dirige de derrière son comptoir et sert. Sa jeune assistante, floquée d’une tenue du même acabit, l’aide en servant les clients et en débarrassant les tables.
Ici l’ambiance est gaie, parfois bruyante. L’on peut manquer de patience et occasionnellement s’énerver quelque peu, mais tout rentre toujours dans l’ordre.
Victorien estime que sa profession a grandement évolué. Aujourd’hui, il estime qu’il ne gagne quasiment plus rien, du fait de la hausse du prix des intrants que sont l’attiéké et les poissons.
Il tient tout de même à continuer l’aventure et espère agrandir son affaire.
Eckra Benie, contributeur PepeSoupe à Yopougon