En terme de santé et bien d’autres domaines, les pays africains sont confrontés à consommer des éléments qui ne tiennent pas compte de leurs réalités.
En Côte d’Ivoire, le trouble du langage et de l’apprentissage est un mal qui, de plus en plus, touche de nombreuses personnes. Et les tests de dépistages en plus des coûts élevés ne sont pas très adaptés à nos réalités.
En effet, le traitement du trouble du langage ou d’apprentissage chez un bété est carrément différent que celui que l’on pourrait utiliser chez le Dioula ou chez le Yacouba. Il y a aussi le fait de la structure de la langue. Pour le français une phrase, c’est l’ensemble de (sujet+complément+verbe), mais dans plusieurs langues africaines c’est (verbe+complément+sujet). Plusieurs paramètres sociologiques qui différent de part et d’autre dont principalement celui de la langue locale.
Chez un supra bété du village, le son “an” n’existe pas dans leur usage. Il dira “patalon” au lieu de “pantalon”. Chez les Dioulas le son “U” n’existe pas.
Du fait de leur particularité à étudier toutes les spécificités des langues nationales, les psycholinguistes ont une approche qui permet de prendre en charges des personnes qui parlent les langues locales seulement. En dehors de cet aspect, il y a d’autres réalités techniques auxquelles les tests de dépistages devraient répondre et c’est à cela que travaillent les chercheurs psycholinguistes, pour l’élaboration des tests de dépistages adaptés à une orthophonie africaine comme le dit le professeur Yago Zackaria.
M. Fréjus Kouamé, Directeur du CEPA, a bien tenu à relever plusieurs autres aspects qui pourraient être un frein à la prise en charge de ces maux et à de meilleurs traitements. Il faut un test pour chaque pathologie. Vu les coûts très élevés des tests, la non prise en charge par la CMU ainsi que les autres assurances est un véritable frein à l’accès à un traitement de qualité.
Bainguié jean-françois contributeur PepeSoupe à Cocody.
