Les gbakas (minicars) font partie des moyens de transport les plus utilisés à Abidjan. S’il est vrai qu’ils sont devenus incontournables dans le quotidien de bon nombre d’ivoiriens, ils n’ont pour autant pas bonne presse auprès de ces derniers. Pour cause, le manque de courtoisie qui caractérise les convoyeurs et chauffeurs de ces véhicules. Mais il existe des exceptions. C’est le cas du jeune Lia Wilfried. Convoyeur sur la ligne Koweit-sable.
Nous décidons de passer le trajet avec lui afin de découvrir son travail. Il est 13 h ce 22 septembre et l’affluence est moindre. Cela l’oblige à fournir plus d’efforts, à héler les passants : « Sable ! Sable ! Sable 200 ! Complexe, bel air 100 francs».
En quittant Daloa pour Abidjan, il ignorait les réalités de la capitale économique. À 21 ans et sans soutien, il se jette à l’eau. Son dévouement lui permet d’avoir ce premier boulot “d’apprenti”. À seulement un mois dans le métier, il force l’admiration des passagers. Avec courtoisie, il échange avec chacun de ses clients. La civilité reste son maître-mot durant ses trajets. Un principe qu’il a appris de son patron. Ce dernier d’ailleurs très satisfait, ne manque pas de le féliciter.
Lia Wilfried est orphelin de père. L’absence de ce dernier l’a contraint à quitter l’école en classe de 3e. Il garde tout de même la tête pleine d’espoirs. Accroché à la portière de son gbaka, il maintient son regard vers l’horizon. En attendant qu’il ait mieux, les habitués de la ligne continueront de voir sa silhouette.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Yopougon