« Clic et clac et clic » fait la navette qui navigue dans ce dédale de fils de couleur pour finir en une étoffe de bandes chatoyantes, une nappe de table, une teinture d’indigo, un boubou ou une robe, et que sais-je encore, ce jeudi 22 août 2019.
Nous sommes dans le village de Waranienié, commune de Korhogo au Nord de la Côte-d’Ivoire. Il est 08 heures mais tous les hommes, ou la plupart, adultes ou pré-adolescents s’affairent derrière leur « métier », souvent fait de branches fraîchement coupées. Partout autour de vous, sous les manguiers centenaires, vous apercevrez ces équipes de cinq à douze personnes abritées du soleil ou de la pluie, et qui rivalisent de dextérité. En 1972, une dizaine d’entre eux ont été envoyés faire à Bingerville, un stage pour mieux organiser les coopératives en groupement.
Selon le principal conseiller du Chef du village, Monsieur Valé COULIBALY, les premiers à s’installer sur cet endroit sont des Malinké conduits par FOH, un certain notable parti de Kong mais ayant un temps soit peu séjourné à Gnangbrasso avant d’élire domicile à Wakatchèrè, devenue aujourd’hui Waraniéné. A l’origine, aux alentours de 1890, la petite bourgade était protégée par une clôture « Tara » au pied de laquelle se postaient des gardes bardés de gris-gris de toute sorte ainsi que de lances et de flèches.
Les Sénoufo propriétaires des terres sont restés cultivateurs et vivent en harmonie avec les tisserands qui transmettent à leurs garçons, la profession de tisserands. ( 256 mots)