Abidjan, le 20 septembre à 14h. Nous sommes au quartier Boyo de Williamsville, à Adjamé, où nous rencontrons M. Yacouba, blanchisseur de profession. M. Yacouba fait face à un défi de taille dans son métier depuis un bon bout de temps. Originaire du Burkina Faso, il s’est installé en Côte d’Ivoire en 2001 et a embrassé cette profession qui lui a permis de subvenir à ses besoins et de fonder une famille. Cependant, derrière les apparences de réussite, se cache un problème récurrent : les mauvais clients.
Quatre fois par semaine, M. Yacouba lave avec diligence une cinquantaine d’habits, une routine qu’il entretient depuis 22 ans. Son service semble être devenu indispensable pour de nombreux travailleurs et célibataires du quartier Boyo, qui dépendent de lui pour l’entretien de leurs vêtements. Pourtant, malgré son dévouement, il se heurte à un problème de taille : de nombreux clients négligent de venir récupérer leurs vêtements à temps.
Le problème devient encore plus préoccupant lorsque certains clients laissent leurs habits à laver pendant plusieurs mois avant de les réclamer. Cette situation met M. Yacouba dans une position délicate. Il est parfois contraint de rembourser des vêtements dont il ne se souvient pas, et dont la valeur réelle n’est pas facilement vérifiable.
Le coût de ce problème est significatif. Pour des vêtements dont le lavage coûte généralement autour de 100 francs CFA, il arrive que M. Yacouba se retrouve à rembourser jusqu’à 5000 francs CFA à ses clients insatisfaits. Cette situation met non seulement en péril ses moyens de subsistance, mais elle ternit également la réputation de son petit commerce.
Face à ce défi des mauvais clients, M. Yacouba, illettré, ne sait pas comment s’y prendre pour résoudre ce problème. Il est comme pris dans un engrenage en espérant une solution providentielle.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Adjamé.