Après la victoire des Éléphants en match amical contre le Togo, le 24 septembre 2022, le sélectionneur Jean-Louis Gasset déclare : « Les places sont chères. Seuls les meilleurs seront conservés. J’ai dit aux joueurs que je ferai le meilleur groupe possible. En même temps, il faut des hommes parce qu’il ne va pas falloir trembler ». Il ajoute, ensuite, vouloir créer un « état d’esprit de groupe ».
Depuis sa prise de fonction, le 25 mai 2022, Gasset comptabilise 9 matches dont 6 victoires, 1 nul et 2 défaites. Le bilan est flatteur mais certains adversaires comme les Comores, le Burundi ou le Lesotho étaient très loin d’être redoutables. Le 17 juin 2023, les Éléphants sont balayés 3-0 en Zambie face à la première réelle tempête de jeu cohérent. À six mois du tournoi, l’état d’esprit de groupe, le meilleur groupe possible et les hommes qui ne tremblent pas sont-ils trouvés ?
« La phase de tests est terminée », lui a crié Idriss Diallo, le président de la FIF. Certains sélectionneurs ont connu le succès après une vague d’incertitudes avant un tournoi majeur. Toutes les possibilités existent. En janvier 2020, Jean-Louis Gasset a révélé à un journal français vouloir comprendre pourquoi on appelle « sorciers blancs » certains entraîneurs qui réussissent en Afrique. Pour cela, il doit s’inspirer de leur audace et de leur flair. Avoir des principes de jeu clairs, choisir les joueurs aptes et les placer judicieusement sur le terrain.
Surtout, avoir le courage de remplacer ou laisser à la touche tout joueur défaillant quelle que soit son histoire ou son parcours avec la sélection. En Afrique, les sorciers ont des convictions, et ils n’ont pas d’état d’âme. Même quand ils sont blancs.
Arthur Zébé