Le 17 juin 2023, les Eléphants de Côte d’Ivoire sont revenus de leur virée zambienne, flanqués d’une déculottée. Depuis le début des éliminatoires pour la CAN 2023, c’était la première véritable adversité de nos pachydermes. Elle a mis au goût du jour le flou sur un réel système de jeu. Comme une tare séculaire, elle a déjà emporté de nombreux entraîneurs après des débâcles affligeantes. Sabri Lamouchi, Michel Dussuyer, Marc Willmots, Patrice Baumelle et Camarra Ibrahim, par exemple. Certains entraîneurs ont été conservés malgré la levée de boucliers contre leurs différents systèmes de jeu illisibles.
Après une année de « tricotage », Jean-Louis Gasset peine à coucher son toucher sur son ouvrage. Doit-on s’en inquiéter et le remplacer à seulement six mois de la compétition ? Dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations, certains entraîneurs ont remporté le titre alors qu’ils étaient au cœur d’une tempête de contestations avant le coup d’envoi. Ils ont finalement pu tisser un collectif solide puis fixer un style de jeu efficace.
Roger Lemerre en 2004 avec la Tunisie, Stephen Keshi pour le Nigéria en 2013 et le Sénégalais Aliou Cissé en 2022. Il est souvent plus aléatoire de changer un entraîneur à l’orée d’un tournoi majeur que de s’accommoder de ses atermoiements. La voie de la remédiation pourrait se retrouver dans la boutade de Marc Wilmots au moment de sa démission en novembre 2017 dès l’élimination des Ivoiriens pour la qualification en vue du mondial 2018 en Russie. « Nous sommes tous responsables. La Fédération, les joueurs et le staff technique. Il ne suffit pas de couper une tête pour résoudre le problème », avait-il affirmé.
La lourde défaite des Eléphants en Zambie ne pourrait être uniquement le fait du coach. Les joueurs ont manqué de détermination et d’application. Certains montrent un patriotisme dévitalisé. Des relents de tiraillements entre eux sont latents. Y a-t-il des intentions de résolutions de la situation ? À la CAN 2012 et 2013 jusqu’au Mondial 2014, des dissensions ont amoindri la sélection. Une équipe doit apprendre des facteurs de tous ses échecs.
Arthur Zébé