Après la débâcle de Côte d’Ivoire 1984 à domicile, les Éléphants arrivent discrètement à la Coupe d’Afrique des Nations-CAN1986 en Egypte. Abdoulaye Traoré, Oumar Ben Salah, Kassy Kouadio Lucien, Youssouf Fofana, Lué Ruffin, Zagoli Golié et leurs coéquipiers sont effacés par les grosses vedettes d’autres sélections. Roger Milla (Cameroun), Rabah Madjer (Algérie), Jules Bocandé (Sénégal), Kalusha Bwalya (Zambie) et Tahar Abouzaid (Egypte) polarisent les regards.
Les Ivoiriens sont dans la Poule A avec l’Égypte, le Sénégal et le Mozambique. Ils battent le Mozambique 3-0 à la première journée mais sont terrassés 0-2 au deuxième match contre l’Égypte devant 120.000 spectateurs. Un record d’affluence inégalé à une CAN. À la troisième journée, contre toute attente, ils feront chuter le redoutable Sénégal, bourreau de l’Égypte 1-0 en début de tournoi.
Cette victoire leur ouvre les portes d’une demi-finale inespérée. « L’équipe du Sénégal a été perdue par la trop grande confiance en elle-même. Ils avaient battu l’Égypte au 1er match, donc ils ont commencé à minimiser toutes les autres équipes. Ils avaient un complexe de supériorité », explique l’attaquant ivoirien Youssouf Fofana. La presse sénégalaise aussi révèle des problèmes de primes de matchs mêlés à une suffisance nocive.
Le 17 mars 1986, le Cameroun élimine une nouvelle fois la Côte d’Ivoire comme en 1984. Cependant, le pays se hissera sur une troisième place historique après une victoire 3-2 contre le Maroc en match de classement grâce à un but d’Oumar Ben Salah et un doublé de Kassy Kouadio Lucien. La CAN 1986 remportée par l’Égypte face au Cameroun, a montré la passion des Egyptiens pour le football. Des bousculades mortelles ont eu lieu au Caire le jour de la finale. Des Egyptiens n’ayant pas eu accès au stade, se précipitaient chez eux pour ne rien rater du début du match.
Certains pays comme le Sénégal, le Maroc, l’Algérie ou la Zambie ont récolté une grande désillusion. Les Ivoiriens « n’étaient pas crispés par l’enjeu » comme en 1984. Ils ont compéti avec une « force mentale » selon l’attaquant Abdoulaye Traoré. Désormais, s’annonce un chemin de maturation pour une consécration rêvée.
Arthur Zébé