Dans une situation alarmante, l’ancien footballeur international ivoirien Daniel Yeboah a récemment lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux. Il est de nouveau réapparu sans pouvoir expliquer les raisons de son décagnottage. Son raisonnement brumeux et sans logique, laisse entrevoir une altération de ses facultés mentales. Est-elle due à son déclassement social ?
Cela rappelle la fin tragique d’anciens footballeurs africains ruinés en fin de carrière qui ont sombré dans une profonde dépression. Par exemple, le buteur nigérian Rachidi Yekini avait perdu toute sa fortune à sa retraite. Il est alors frappé de crises de folie et abandonné par tous dans sa seule maison de quatre pièces en ruines à Ibadan. Surnommé le « clochard céleste ». Il décèdera dans l’indifférence totale en 2012.
L’ancien professionnel ivoirien Anderson Bobley, sans club et appauvri, présentant des signes de fêlure était aperçu en 2018 en France aux côtés de personnes sans domicile fixe (SDF). Accusé d’être l’un des leurs, sa mère a expliqué que c’était « ses amis et que son fils était constamment avec eux pour les aider ». En Côte d’Ivoire, de nombreux footballeurs ont perdu la vie après leur carrière par manque de moyens financiers. Combien sont-ils aujourd’hui à végéter ou vivoter ?
Au Nigeria, l’ancien ministre des Sports et du Développement, Sunday Dare, a initié en 2020 un « Programme de protection sociale des athlètes ou anciens athlètes qui ont fait la gloire du Nigéria dans différents sports ». Considérés ainsi comme un patrimoine national, leur « bien-être doit être garanti » par l’État. Ce programme a permis d’offrir des opportunités de travail à certains anciens footballeurs. De plus, une pension alimentaire de 43.500 FCFA a été octroyée à la mère de Samuel Okwaraji (Joueur décédé en 1989) et à la mère de Rashidi Yekini (Joueur décédé en 2012). Cette dernière était devenue une sans-abri après la mort de son fils.
Un plan du même type est possible en Côte d’Ivoire. Il peut être accompagné d’un bureau de conseillers juridiques et financiers pour encadrer les carrières. L’ancien ministre des Sports, Alain Lobognon, avait effectué en 2017 une tournée au domicile de certaines gloires du football ivoirien pour leur signifier la reconnaissance de l’État. Chacun avait reçu la somme de 500.000 FCFA. Cette initiative doit prendre corps de loi pour s’inscrire dans la pérennité.
Arthur Zébé