Au terme de la saison 2022-2023, les joueurs de l’Asec Mimosas, Kramo Aubin et Yao Attohoula Kouassi, ont signé en Tanzanie. Leur coéquipier Mohamed Zoungrana a pris le chemin du Mouloudia d’Alger. Ils ont tous pris prestement la route d’autres championnats africains sans attendre un quelconque impondérable. Les propositions qui se sont abattues sur eux ont écrasé bien de velléités de loyauté envers la Ligue 1 de Côte d’ivoire.
Par le passé, il y a eu Kipré Junior Emmanuel de Sol FC et Tapé Édigno de l’ES Bafing qui se sont engagés avec Azam FC, en 2022, en Tanzanie pendant que Wawa Serges de l’Asec Mimosas arrivait en 2017 au Simba SC dans le même pays. « Sans exagérer, on paye dix fois mieux dans la Premier League tanzanienne qu’en ligue 1 ivoirienne », disait ce dernier en 2020. Dans la course au confort matériel, Guinée, Tanzanie, Afrique du sud, Algérie, Tunisie, Maroc, Egypte et Soudan sont les destinations les plus prisées ou les mieux visées.
Le coach français Pierre Lechantre en fonction au Simba en 2018, affirmait que le salaire des joueurs nationaux tanzaniens varie de 900.000 à 1,5 million FCFA tandis que les étrangers touchent beaucoup plus. En 2021, Khadim N’Diaye, le gardien de but sénégalais du Horoya AC de Guinée, déclarait que le plus bas salaire dans son club était de 500.000 FCFA et que certains culminaient à 6,5 millions FCFA. Il ajoute même que les joueurs disposaient de voitures de service durant la durée de leur contrat.
En août 2022, le nouveau Comité exécutif de la FIF, voulant améliorer le niveau de vie de ses pensionnaires, a porté les salaires minimums de la Ligue 1 à 160.000 FCFA et à 100.000 FCFA en ligue 2. « Tous les clubs sont amenés à vendre ou à acheter. Nous n’y échappons pas. C’est vrai que c’est une promesse du football ivoirien mais que peut-on faire face à des offres mirobolantes et un projet sportif qui convient ? », s’interroge Dia Mamadou, le président du Lys Sassandra.
Les footballeurs ivoiriens comme partout sur le continent, cristallisent beaucoup d’espoir d’enrichissement et de réussite sociale. De ce fait, toute perspective de transfert à l’étranger, entraîne parfois des conflits d’intérêts entre toutes les parties qui les entourent avec l’œil dans l’assiette. En 2018, les 163 millions FCFA versés par le club belge de Malines pour engager Togui Mel du Spoting club de Gagnoa ont conduit le club, sa famille biologique et l’intermédiaire à la police judiciaire.
Arthur Zébé