À la Coupe d’Afrique des Nations 1988, au Maroc, Boris Diecket, Diaby Sékana, Zahui Madou Laurent, Gadji Céli, Youssouf Fofana, François Zahoui, Didier Otokoré, Oumar Ben Salah, Jean-Michel Guédé Akenon, Abdoulaye Traoré portaient beau. Pour la première fois, près de la moitié de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire est professionnelle.
Les autres joueurs venant principalement de l’Africa sports d’Abidjan et de l’Asec Mimosas, les Ivoiriens avaient fière allure devant leurs adversaires désignés de la Poule A. Ces derniers étaient l’Algérie de Lakhdar Belloumi, le Maroc d’Aziz Bouderballa et le Zaïre (actuelle RDC) avec Kabongo Ngoy. En face d’eux, se dressait l’épouvantail de la Poule B composée du Kenya et de trois récents vainqueurs de la compétition : Nigéria (1980), Cameroun (1984) et Égypte (1986). L’Algérien Rabah Madjer, le Ballon d’or africain 1987 et champion d’Europe avec le FC Porto est absent.
Les Ivoiriens réalisent trois matches nuls héroïques mais finissent 2ème de la Poule A à égalité parfaite avec l’Algérie derrière le Maroc. La CAF, comme en 1965 et 1972, décide d’appliquer l’épreuve controversée du tirage au sort pour trouver le second demi-finaliste de la Poule A. Le ministre des Sports Laurent Dona Fologo, dubitatif sur la fiabilité du procédé, la réprouve ouvertement : « Il va falloir passer par un tirage au sort injuste », avait-il relevé. Finalement les Ivoiriens sont déclarés éliminés. Abidjan, comme tout le pays, tombe en torpeur.
La colère du ministre Dona Fologo dans les couloirs de l’hôtel où s’est déroulé le coup de poker, n’y fera rien. L’Algérie, l’équipe souvent favorite des années 80 mais jamais vainqueur, n’ira pas en finale. Le trophée est remporté par le Cameroun face au Nigéria. Les Ivoiriens malheureux, recevront un accueil chaleureux à Abidjan.
Arthur Zébé