Depuis quatre jours, la Côte d’Ivoire vit au rythme de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui s’est ouverte à Abidjan, et ce, 40 ans après l’édition de 1984. Il faut se réjouir certes du choix porté sur notre pays pour ce plus grand rendez-vous du football africain, mais surtout du défi lancé au monde du football africain par notre pays et déjà gagné, malgré les dysfonctionnements à vite régler au niveau de la vente des billets, que celui d’organiser la plus belle Coupe d’Afrique qui n’ait jamais eu lieu en Afrique. Déjà, en termes de présence : plus de 5000 demandes d’accréditation (plus de 90% de plus que pour la CAN 2021 au Cameroun), plus de 70 nationalités, plus de 2 mille journalistes, etc.
D’Abidjan à San Pedro, en passant par Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo, en un temps record, ont surgi de terre de grands stades, cinq au total, à l’image de ce pays qui voit toujours tout en grand, sans compter les autres dispositifs infrastructurels (routes, hôtels, hôpitaux). On peut le dire et l’affirmer, au regard de la flamboyante fresque servie par l’inventif chorégraphe Georges Momboye à la cérémonie d’ouverture de cette édition: La Côte d’Ivoire a gagné, en grand ! Le dire, ce n’est guère tomber dans le chauvinisme, cette admiration inconditionnelle pour ce qui est national, mais d’affirmer ceci :
par la volonté des autorités de notre pays, au-dessus d’elles, le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, nous avons relevé le défi et donc gagné l’essentiel : donner à la Confédération africaine de football (CAF), qui gère ce sport roi africain, ce que nous avons promis de lui offrir et d’aller même au-delà des attentes de la CAF. Il ne saurait en être autrement. La Côte d’Ivoire, c’est la Côte d’Ivoire !
Cette première victoire, avant la fin de la compétition, pour savoir qui l’aura remportée, est à mettre à l’actif :
Du président de la République, nous l’avons dit, qui n’a pas lésiné sur les moyens, malgré un contexte économique difficile, lié, entre autres, à la guerre en Ukraine ; mettant entre parenthèse des priorités à prioriser pour prioriser ce grand rendez-vous en terre ivoirienne et réaffirmer, toujours, notre soif de grandeur ;
Du président du Comité d’organisation de cette CAN, Albert François Amichia et à ses équipes. Jour et nuit, ils ont travaillé à ce que ce défi se transforme en victoire, de séminaire en séminaire, de réunion en réunion, essuyant bien des fois des critiques les plus acerbes. Mais à cœur vaillant… rien d’impossible. Le reste relève des derniers réglages à faire, sous la conduite du Premier ministre, Beugré Mambé, «un homme de mission» et de devoir à bien accomplir, qui sait que la CAF, ce n’est pas la FRANCOPHONIE. C’est un tout autre match a gagné dans le temps. Tel est son but.
Notre pays a donné toutes les assurances à la Confédération africaine de football ; à savoir qu’il s’y engageait véritablement, prêt à offrir au monde ce qu’il sait faire, entre autres, en termes d’organisation de cérémonies de prestige. Ce pari, à commencer par la cérémonie d’ouverture du 13 janvier, est gagné.
Le 11 février, que notre Equipe nationale remporte ou pas cette édition, une chose est sûre : notre pays aura déjà gagné sur bien des plans, ne serait-ce qu’en termes d’accueil, de qualité de l’offre sous le signe de l’hospitalité. Je ne parle pas de cette hospitalité de circonstance, le temps d’une fête de football ou d’un quelconque évènement, mais de ce label bien ivoirien, de tous les jours, qui nous colle si bien à la peau et qui ne saurait s’effacer, le temps d’un raout de ballon rond qui rend folles les foules d’ici et d’ailleurs dans la passion, qui exacerbe les relations et déchaîne des sentiments mauvais.
Même dans un contexte de fureur sourde, les Ivoiriens, nombreux, tous tendances confondues, prendront d’assaut les stades du pays, j’en suis sûr, afin que, comme hier, à Sénégal 92, en Guinée équatoriale en 2015, barrissent les Eléphants pour remettre en joie les Ivoiriens. Parce que le football, c’est vraiment ce qui rassemble.
In Fraternité Matin du 17 janvier 2024
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