Alors Patrick, vous êtes organisateur de spectacle depuis combien d’années maintenant?
Patrick : Cela fait maintenant une bonne quarantaine d’années que je suis à l’école de Louis et Michel ACARIES qui ont à leur actif plusieurs centaines de championnats du monde de boxe anglaise et qui ont été les partenaires historiques de Canal +.

Naturellement quand je suis arrivé en Côte d’Ivoire il y a plus de vingt ans, j’ai eu envie de faire quelque chose dans ce domaine. J’ai donc sollicité Michel ACARIES qui m’a rejoint en 2012 afin de m’aider à monter un triple championnat de boxe anglaise en Côte d’Ivoire, qui a vu la consécration de trois ivoiriens, dont MOBIO BESSE Henri, qui nous a malheureusement quitté en 2020.

Au cours de ces expériences j’ai rencontré des boxeurs et des organisateurs qui m’ont permis de m’intéresser à de nouvelles disciplines de la boxe dont notamment le King boxing et le Mauy Thaï.

Quel est votre plus grand tournoi majeur ?
Avec Louis et Michel nous avons eu la chance d’organiser des combats mettant à l’affiche des grands noms de la boxe tels que Julio César CHAVEZ, Evander HOLYFIELD , Tito TRINIDAD et RAMIREZ.

Qui êtes-vous concrètement ?
Je suis le président de la fédération WBC de Muaythai Cote d’ivoire, mais également opérateur économique et chef d’entreprise.

À titre personnel, vous n’êtes pas président de la fédération ivoirienne de boxe anglaise, mais d’une autre entité ; un autre style de boxe ?
Oui, parce que le Muaythai est différent de la boxe anglaise et chaque discipline à sa particularité.

Alors quel est le principe de la WBC ?
La WBC est la fédération la plus prestigieuse puisque les plus grands champions ont eu la “ceinture verte” (ALI, TYSON, HOLYFIELD). Et ce qui a été fait pour la boxe anglaise est fait aujourd’hui pour le Muaythai.

Vous êtes président depuis cette année seulement, mais avez-vous beaucoup d’adeptes ?Ecoutez, notre principal challenge est de réunifier les clubs de Muaythai.  OLY LA MACHINE qui est notre grand champion joue le rôle de locomotive et permet naturellement de favoriser l’esprit d’une fédération unifiée.

Vous êtes ici depuis plus de 20 ans, mais vous êtes originaire d’où ?
Je suis français et je viens de Paris.

Comment entrevoyez-vous l’évolution de cet art ici (C.I/AFRIQUE) selon votre expérience ?
Cela constitue un véritable défi. La Côte d’Ivoire a la chance d’avoir OLY LA MACHINE qui est un immense champion, un modèle pour les jeunes et une source d’inspiration pour les boxeurs. Ça aidera surement à faire évoluer les choses plus rapidement.

Comment se fait le repérage d’un tel talent ?
D’une manière naturelle, ce genre de talent se détectent dans les entrainements, les compétitions et aussi par l’intérêt que le public porte aux athlètes, comme on le voit dans d’autres sports comme le football. Mais le talent seul ne suffit pas. Il faut beaucoup de travail et de patience.

Dans cette affaire ; je remarque que vous mettez beaucoup de passion.
Patrick : « Rien de Grand ne se fait sans passion » dixit HEGEL. En vérité, quand je fais quelque chose, c’est quelque chose que j’aime et c’est pour ça que j’essaie de donner le meilleur. Mon rapport avec OLY est très affectif, car c’est en le découvrant que j’ai eu envie de m’investir à nouveau dans la promotion des galas de boxe, qui sont très compliqués en général et particulièrement en Côte d’Ivoire. Mais le jeu en vaut la chandelle !

Pour la petite histoire, Oly entrainait mes enfants qui n’arrêtaient pas de me parler de lui. Lorsque j’ai eu le plaisir de le rencontrer, il m’a laissé une très bonne impression. Son CV était impressionnant et j’ai eu de très beaux témoignages sur lui auprès de personnes ressources.

J’ai décidé de l’accompagner. Le premier travail a consisté à le faire rentrer dans les classements (Ranking) afin de lui permettre d’accéder aux titres les plus prestigieux. Dans cette optique il devait participer en février 2020 à une demi-finale mondiale au bataclan à Paris. Malheureusement il y a eu l’avènement de la COVID qui a déprogrammé cet évènement. Les mois passant et sans visibilité sur la fin de la pandémie, nous avons organisé un championnat d’Afrique WBC le 27 février 2021 à Abidjan, qui a vu une victoire spectaculaire de OLY.

La suite est la demi-finale mondiale du 18 juin 2021 qui permettra de rencontrer le champion du monde en titre. Il faudra pour que cela se fasse à Abidjan monter aux enchères et je sais que je peux compter sur mes partenaires qui sont très engagés. Ce sera une fierté pour tous les ivoiriens d’accueillir cet événement exceptionnel.

L’organisation d’un tel évènement est-elle plus compliquée en occident ou ici ?
On va dire que par définition c’est toujours compliqué. Ici plus particulièrement parce que les gros sponsors ont disparu et pour réussir de telles organisations il faut innover pour trouver des sources de financement. C’est pourquoi je remercie tous ceux qui m’ont aidé jusqu’ici, dont beaucoup sont des amis et qui ont été gagné par “l’OLYMAGNIA”.

Ce gala de boxe est un véritable cocktail qui permet de fédérer monde des affaires, du sport, de la culture et du politique, tout cela dans un élan populaire fan d’Oly. Le spectacle sera garanti sur le ring et autour du ring.

Là, vous parlez en tant qu’organisateur de spectacle mais pas en tant que promoteur.
Oui, mais pour moi, c’est pareil !

D’un côté vous êtes président de fédération, et de l’autre organisateur de spectacle ; n’y a-t-il pas un conflit d’intérêt ?
Non. Le plus important, c’est de bien le faire. En tant que président de la WBC Côte d’Ivoire, c’est plus facile de discuter avec tous, de trouver des ressources.

Pensez-vous que votre fédération est suffisamment structurée à ce jour pour un tel défi?Oui. Nous avons un solide organigramme avec des fonctions bien définies et nous collaborons avec toutes les entités partie prenante, aussi bien au niveau institutionnel, qu’associatif.

Comment se fait le choix des adversaires ?
Dans le principe pour une demi-finale mondiale on peut avoir comme adversaire un des 10 premiers au classement mondial. Après le choix se fait en fonction des disponibilités et de certaines opportunités. OLY est actuellement classé 3eme mondial et l’idée est de toujours le faire progresser et le mener au sommet. Son adversaire du 18 juin mesure 1,96m et est annoncé à 140 Kilos, c’est-à-dire une vraie montagne ! Il est détenteur de plusieurs titres internationaux, dont celui de champion d’Europe. C’est loin d’être un faire-valoir et ce combat constitue une étape décisive. C’est pourquoi pour sa préparation nous avons fait venir le meilleur entraineur thaïlandais qui est à Abidjan depuis 02 mois et prépare avec lui une stratégie, dont je ne peux dévoiler les détails, vous le comprendrez.

Oly est 3ème, son adversaire lui est 8e … pronostique bookmaker ?
Pour moi 200 % OLY.

Par rapport au classement ?
Le classement c’est un une appréciation ponctuelle assujettie à des changements violents, car sur un coup on peut perdre un combat et arrêter une carrière.

Est-ce que vous connaissez réellement l’adversaire d’Oly, est ce que vous l’avez vu combattre ?
Evidement on a regardé les vidéos.

Ont- ils déjà eu à affronter le même adversaire ?
Non

Vous n’avez pas un élément probant de comparaison…
Non

Pourquoi on ne vous a pas proposé le 4e ou le 2e au classement mondial ?
Ça ne compte pas pour grand-chose. Comme je vous l’ai dit auparavant on accepte la disponibilité du boxeur. On cherche un adversaire classé dans les 10 premiers, on négocie les bourses et voilà… Chacun accepte ou pas ! Personne ne se bouscule pour affronter OLY, qui est considéré comme un des combattants les plus dangereux. A Abidjan il est très difficile de lui trouver des sparing Partner tellement il est puissant.

L’adversaire d’Oly, a-t-il des exigences ?
Les champions de Muaythai sont de vrais champions. Ils n’ont pas d’état d’âme. Ils combattent en tout lieu et sous n’importe quel climat. Recevoir un adversaire chez soi est naturellement un avantage qui est fonction de l’ambiance. Oly ira en Thaïlande. Là, il devra se préparer psychologiquement. On est en route pour être champion du monde.

Interview réalisée par Alfred Taho, contributeur PepeSoupe à Cocody.

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