La Sorbonne, enceinte mythique des rassemblements populaires politiques et des débats de rues, n’existe désormais plus que de nom. Situé dans la commune du Plateau, l’espace autrefois appelé “terrain des 60 logements” a été complètement rasé pour un projet plus ambitieux : la construction du Centre des Arts et Affaires d’Abidjan, abrégé CCAA.
Ce lieu, chargé d’histoire comme plusieurs autres au sein de la commune du Plateau, est une partie de la vie de la Côte d’Ivoire. Ce 12 octobre, nous avons rendu notre micro à des nostalgiques, qui nous ont relaté avec émotions ce que représentait La Sorbonne et le rôle qu’il a joué à une époque de trouble politique en Côte d’Ivoire.
Kobenan Dah Michel, rencontré à l’espace de pari mutuel situé juste en face de ce mythique lieu en début d’après-midi, retient le passage de plusieurs personnalités et actuels cadres du pays qui s’y sont rodés à la culture du débat contradictoire. Voir cet espace être détruit est comme une bibliothèque qui prenait feu.
La Sorbonne était le théâtre des débats enflammés religieux, politiques et des revendications populaires. Des figures emblématiques de la société ivoirienne y ont forgé leur popularité. C’était un espace où les idées pouvaient s’exprimer librement et où les opinions divergentes pouvaient se confronter.
La disparition de La Sorbonne laisse un vide profond dans le cœur de ceux qui ont vécu les moments tumultueux de l’histoire politique du pays. C’est un rappel que le temps passe, que les lieux chargés de mémoire peuvent disparaître, mais que La Sorbonne, comme tout héritage, perdurera dans les esprits et les archives de la Côte d’Ivoire.
Le futur Centre des Arts et Affaires d’Abidjan, pour des nostalgiques, ne pourra jamais remplacer l’aura et l’importance historique de La Sorbonne. C’est comme dire adieu à une partie de leur propre histoire, un lieu où les rêves et les aspirations se sont façonnés.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe au Plateau.