Il est 09 heures à Cocody ce jeudi 04 juillet 2019. Les rues comme à l’accoutumée grouillent de bus et de voitures de tout acabit. Des portails de villas cossues et de vastes propriétés s’ouvrent et se referment rapidement pour laisser entrer et sortir des bolides.
Dans cette atmosphère banale à Cocody, il y a également les autres : ils habitent Cocody mais n’ont pas de maison à Cocody. Leur maison c’est la cage d’escalier, c’est le cul de sac mal éclairé, c’est l’ombre de l’arbre en bordure de rue, c’est une bâche sommairement dressée sur espace vague, c’est nulle part, leur maison c’est Cocody.
Pepesoupe, média de proximité, est allé à la rencontre de ces visages « invisibles » qu’on croise au coin de la rue. Pepesoupe a échangé avec ces anonymes dont personne ne se soucie du quotidien. Pêpêsoupe est allé à la découverte des sans domicile fixe de Cocody.
Eux ce sont mademoiselle Koné Naminata, monsieur Bado Raphaël, monsieur Gadou Philippe, monsieur Bayala Pacôme et tous les autres que nous ne pouvons énumérer ici. Tous sont sans domicile fixe et au gré des intempéries trouvent un endroit où crécher dans le Cocody des grandes villas et des immeubles de haut standing.
Un emploi perdu, un déguerpissement, un monde qui s’effondre : les raisons qui les ont conduits dans ces conditions de précarité sont variées. En tout état de cause pour certains, ce n’est pas la fatalité. Monsieur GADOU Philippe, vice-président du groupe de SDF, assis sur un matelas sous une bâche résumera la situation en ces termes : « hier, j’avais une maison, aujourd’hui, je dors dehors ; qui sais, peut-être en aurai-je une autre dans un an ? Personne ne sait, tout appartient à Dieu. » (299 mots)