Le mercredi 8 avril 2020 à 6 heures, dès les premières lueurs du jour, au quartier Koweït à Yopougon, Fatim, Davilla et Yasmine rangent dans de grandes cuvettes leurs marchandises. La journée vient ainsi de débuter pour les sœurs Ouedraogo, des commerçantes ambulantes d’ustensiles de cuisine, de pagnes et de savon artisanal communément appelé cabakrou. Toute la journée, et ce, jusqu’à 17 heures, elles sillonneront différents secteurs de Yopougon pour essayer d’écouler leurs produits.
Pour se donner le plus de chance d’avoir de la clientèle, c’est en groupe que les sœurs ont choisi de marcher, chacune portant ses affaires. Sur la tête de Yasmine, l’aînée, se trouve les pagnes. Avec Davilla ce sont les assiettes et les gobelets. La cuvette de savon est l’affaire de Fatim. Pour ce qui est du prix des différents produits, c’est ensemble qu’elles les fixent. Ainsi, les pagnes de Yasmine sont vendus entre 1000 l’unité et 7000 francs CFA le complet, les assiettes de Davilla à 150 francs l’unité et deux gobelets à 500 francs CFA. Quant aux savons de la cadette, les prix varient entre 50 et 250 francs CFA.
De ce fait, le revenu mensuel des sœurs Ouédraogo atteint en moyenne 225 mille francs CFA. Avec ce qu’elles gagnent Yasmine, Davilla et Fatim s’occupent de leur mère et font des épargnes pour préparer leur avenir. Toutefois, avec la pandémie du Coronavirus qui secoue le pays, Yasmine avoue que les choses sont devenues plus difficiles qu’auparavant. Néanmoins, les sœurs Ouedraogo s’accrochent à l’espoir que se normalise rapidement la situation pour que leur commerce reparte de plus belle.