Ils sont une bonne cinquantaine de personnes, plongés sous ce chaud soleil du 16 février, en train de battre les différents métaux présents devant eux comme il est de coutume dans ces lieux. Salif Abdoul, Nigérien d’origine ainsi que ses compères sont des professionnels du fer. Ils exercent cette activité depuis plusieurs dizaines d’années dans le bas-fond de Agban Attié, longeant l’autoroute en face de la forêt du banco.

Des caisses, des coffres-forts, des fourneaux ainsi que bien d’autres matériels métalliques à usage domestique y sont produits par centaines chaque jour. Parfois de vieux métaux, très souvent des tôles neuves ou des carcasses de Voitures, ces métaux sont chauffés à blancs et battus jusqu’à leurs donnés les formes souhaitées. Salif Abdoul, Harouna Hamidou, Osman Garba et autres ont hérité de ce métier de leurs pères, de même que le site qu’ils occupent depuis les années de l’indépendance. Dans ce bas-fond, ces experts traditionnels ont pratiquement tout connu des époques de la Côte d’Ivoire. Malgré l’évolution fulgurante de la société ivoirienne, ils ont su s’adapter à chaque période et sont devenus incontournables.

Leurs productions sont aussi vendues hors d’Abidjan et hors des frontières de la Côte d’Ivoire. À partir de 7000 f, l’on peut s’offrir une superbe caisse ou valisette métallique faite main.
De la trentaine d’ateliers de ferronnerie qu’il y a dans ce bas-fond sont sortis plusieurs apprenants qui sont aujourd’hui installés à leurs propre compte. Quelques Ivoiriens et surtout beaucoup de Nigériens qui viennent se frotter à l’aventure aux côtés de leurs devanciers. Grâce à leur business, Salif Abdoul et ses concitoyens sont aujourd’hui respectés dans leurs pays, vu les réalisations qu’ils y ont.
Bainguié Jean-François contributeur PepeSoupe à Attecoubé.