Entrepreneure accomplie aujourd’hui, Lady Alice a pourtant connu son lot de défis et de désillusions lorsqu’elle a voulu lancer son projet en Côte d’Ivoire. Son récit poignant met en lumière les obstacles auxquels font face de nombreuses femmes dans le monde des affaires ivoirien.
Après avoir développé son projet d’entreprise lors d’un séjour à Tunis, Lady Alice est rentrée pleine d’espoir à Abidjan en janvier 2017. Mais très vite, elle est confrontée aux frustrations et aux demandes déplacées de potentiels investisseurs. “J’ai commencé à faire le tour des ‘tontons’, mais rien. Tous ne voyaient que mes formes au lieu de mon projet,” témoigne-t-elle, amère.
Un épisode en particulier l’a profondément marquée. Alors qu’elle avait réussi à obtenir un rendez-vous avec un “vieux père boss” pour lui proposer des parfums Zara, celui-ci a fini par lui imposer des faveurs sexuelles en échange de son soutien. “J’ai récupéré mes parfums et je suis partie. J’ai dû même marcher pendant des heures pour rentrer chez moi, n’ayant que 600 francs en poche.”
Découragée mais tenace, Lady Alice a finalement décidé de retenter sa chance au Ghana, où elle avait déjà des contacts. Et c’est là-bas, contre toute attente, qu’elle a pu finaliser le financement de son projet, sans avoir à subir de telles humiliations.
Aujourd’hui, Lady Alice a réussi à bâtir une entreprise prospère. Mais elle ne peut s’empêcher de penser à ce qu’elle aurait pu accomplir si elle n’avait pas eu à affronter ces “partisans du ‘koui'”, comme elle les appelle. Son témoignage poignant met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes entrepreneurs en Côte d’Ivoire, et la nécessité urgente de lutter contre ces pratiques prédatrices.CopyRetry