Les sacs de brousse, connus sous leur nom scientifique “Sac de jute”, jouent un rôle essentiel dans l’industrie du transport pour les producteurs et importateurs de café, cacao, cajou et oignons. À Abidjan, plus précisément à Treichville avenue 5 rue 15, un petit marché animé par des Maliens et Nigériens est l’un des principaux pôles d’importation et de réparation de ces sacs. Gérées tant par des coopératives que par des individus, ces petites unités de fabrication et de réparation cohabitent harmonieusement.
Modibo Fadiga, gérant d’une de ces unités informelles et représentant d’une coopérative, nous éclaire sur l’importance cruciale de ces sacs de brousse pour le transport des produits tels que le cacao, l’anarcade, le café et l’oignon. Sur le site, bien que l’activité soit en baisse en raison de la fin des campagnes, six ouvriers s’affairent à coudre et empiler ces sacs qui ne manquent pas de soulever la poussière, embaumant l’air. Vendus entre 1000f et 1500 francs CFA l’unité, ces sacs robustes sont indispensables pour le transport des cultures.
Durant les campagnes, certains sacs sont expédiés au Niger pour l’importation d’oignons, tandis qu’à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, ils servent dans les zones productrices de café, de cacao et d’anarcade. Modibo Fadiga, face à une demande accrue, recourt à chaque fois à l’importation de main-d’œuvre malienne pour répondre aux besoins. En période de pic de production, jusqu’à 6000 sacs peuvent être cousus et réparés quotidiennement. Ce secteur à fort potentiel demeure toutefois dominé par des acteurs non-ivoiriens, illustrant une fois de plus la persistance des défis pour les entrepreneurs locaux.
En somme, les sacs de brousse se révèlent comme une pièce vitale de l’économie agricole, reliant aussi discrètement qu’efficacement les productions aux marchés. Un secteur porteur et stratégique que devraient pouvoir maîtriser les entrepreneurs locaux.
Bainguié Jean-François, contributeur PepeSoupe à Treichville.