En Côte d’Ivoire, le marché des manuels scolaires est une question d’importance. Le pays compte en effet plus de cinq millions et demi d’élèves.
L’état ivoirien travaille depuis plusieurs années à rendre l’école et les manuels gratuits, surtout pour le niveau scolaire. Il n’en demeure pas moins que nombre de parents doivent trouver de quoi acheter les manuels au programme. Ils se heurtent parfois au coût élevé de ces derniers.
C’est pour aider à régler ce souci que Touré Aboubacar a choisi de devenir libraire. Loin des boutiques et librairies conventionnelles, il vend des manuels scolaires de deuxième main.
Il se les procure de deux façons distinctes. Il peut soit les acheter directement auprès de personnes vendeuses. En règle générale, il les obtient essentiellement auprès de ceux qui viennent effectuer des trocs.
Touré fixe à l’avance les prix. Il échange un manuel et y affecte une marge fixe, suivant le niveau. Pour les livres du primaire, vous devrez ajouter cinq cents francs au vôtre pour en obtenir un autre. Il faut débourser mille francs pour échanger un livre de niveau collège et deux mille francs pour un du lycée.
Son commerce, qui connaît un pic d’activités en cette période de rentrée scolaire, lui permet de vivre décemment. Il peut réaliser une recette journalière allant jusqu’à vingt-cinq mille francs CFA.
Passé la période de la rentrée, son activité stagne. Au titre des difficultés, Aboubacar note, avec amertume, les fréquents changements d’édition des manuels. Cette pratique met en péril ses prévisions et bien des fois le laisse avec des manuels dont plus personne n’a besoin.
Benie Eckra, contributeur Pepesoupe Abobo